samedi 26 décembre 2009

NOEL AU PEROU

Visiter LA PAZ un dimanche était finalement une bonne idée ; la circulation est fluide et nous avons pu louer un minibus avec chauffeur et guide (parlant français, denrée rare en Bolivie). Le centre de la ville est situé au fond de la cuvette avec ses églises coloniales et son urbanisation encombrante et anarchique, mais protégé du vent froid de l’Altiplano. Tout autour, les pentes sont tapissées de maisons de briques rouges accrochées jusqu’aux rebords du plateau comme une mosaïque. Les glissements de terrain sur ces argiles instables sont monnaie courante à la saison des pluies, (en ce moment hélas pour nous !).















En fin de matinée lundi, nous récupérons nos voitures garées au fond d’un parking derrière une dizaine de véhicules qu’il faudra déplacer un à un pour atteindre les nôtres, manœuvre qui prendra une bonne heure, puis nous essayons de nous extirper de LA PAZ. Parmi les milliers de taxis minibus klaxonnant et puants, nous nous faufilons tant bien que mal jusqu’à EL ALTO, énorme faubourg populaire et grouillant au dessus de LA PAZ où la circulation est pire encore ; routes défoncées, aucun panneau, files de voitures bloquées aux carrefours où des dizaines de flics vous font des gestes incompréhensibles…bref nous mettrons des heures à quitter cette ville… sans vraiment trop de regrets .

La visite du site pré Inca de TIAHUANACO est intéressante malgré un temps triste, froid et pluvieux ; porte du soleil, temple de la lune et calendrier agricole ingénieux. Seulement le site est moche et nous avons hâte de nous rapprocher du lac TITICACA.

 Comme il pleut toujours et qu’il fait pratiquement nuit, nous nous replions sur une petite auberge simplissime au bord du lac mais tenu par Max CATARI, un Indien Aymara absolument génial : Avec son frère et son fils il fabrique des bateaux magnifiques en totora (roseaux qui sont cueillis au bout du lac ) et les fait naviguer en mer, le prochain défi est une traversée jusqu’en Egypte ! Ces bateaux qui sont l’emblème du lac TITICACA ont une durée de vie d’une année, ensuite ils pourrissent...pas étonnant que les Aymaras se soient reconvertis dans les barques de bois.





La belle matinée ensoleillée sur le lac bleu se termine en eau de boudin et nous arriverons à COPACABANA sous la pluie. Pour passer sur la presqu’île où est située cette dernière ville avant le Pérou, la seule solution est de traverser le petit détroit de TIQUINA en barges de madriers qui transportent chacune 2 ou3 véhicules et qui semblent à peine flotter sous la charge.



 La très belle route panoramique qui rejoint ensuite COPACABANA, est jalonnée de petits mendiants pitoyables qui secouent leurs chapeaux trempés pour que l’on y dépose de la nourriture ou quelques Bolivianos. La distribution de biscuits et de pain est un spectacle affligeant !



Le temps nous fait renoncer à la balade nautique qui nous aurait emmené à l’Ile du soleil où le Monde selon les Incas aurait vu le jour….Nous n’avons décidément pas de chance avec le soleil !

Nouveau passage de frontière simple pour le Pérou. Nous devons, par contre, acheter une nouvelle assurance le plus tôt possible car celle que nous avons contractée à Buenos Aires ne marche que pour le « MARCOSUR ». Nous longeons les rives du Titicaca, le temps s’est levé mais les montagnes enneigées ne se dévoilerons qu’au couché du soleil. C’est une région très agricole et très peuplée, toutes les terres cultivables sont travaillées par une multitude de paysans avec bœufs et charrues, les femmes en costumes colorés récoltent les patates et plusieurs nous saluent amicalement. Nous trouvons un bivouac au bord du lac sur une plage de pécheurs , champagne et « bolinos »pour notre première soirée au Pérou. Beaucoup de pluie toute la nuit, la « mer » monte, on ne dort pas très bien. Soleil quand même au réveil et visite d’un petit bonhomme casqué de bleu (mais non rien à voir avec l’ONU) qui nous fait comprendre que camper au bord du lac est une idée étrange et que l’on serait bien plus en sécurité à côté des maisons, l’endroit n’étant pas sûr…







A PUNO, les propriétaires des voitures ainsi que notre meilleure interprète(Dany) partent en expédition pour tenter de trouver un assureur. Les deux qui restent, alertés encore une fois par le commerçant du coin, surveillent…cela n’empêchera pas la « disparition » d’une caméra à leur nez et à leur barbe !

L’ambiance a pris un coup dans l’aile mais nous bravons tout de même les « éléments » nocifs et nous embarquons vers les îles flottantes. Un mode de vie très spécial sur des îles construites en totoras (voir plus haut, il faut suivre…) Celles que l’on visite n’existent sans doute que grâce à la manne touristique, mais cet habitat de joncs sur cette surface mouvante est très esthétique et, sans doute, unique.





H

PUNO ne nous inspirant plus confiance, nous rallions JULIACA le soir même car nous y avons rendez-vous demain pour récupérer l’attestation : Hôtel local, bistrot local, embouteillages familiers et odeurs d’échappement (à propos, celui de Jean Mi commence à fumer blanc, un nouveau pape serait-il élu ? ) On peut y rajouter une crèche gardée par un policier, des pères Noël un peu partout, le « feliz navidad » du président à la télé et toujours les petites indiennes aux sacs rayés, pour avoir une idée de cette veille de Noël.

Jeudi 24 décembre. Eh oui, comme le temps passe…C’est Noël ce soir et comme on a 6 heures de retard sur vous on pensera toute la journée à vos agapes et vos messes de minuit

Ce matin c’est la distribution publique de Noël : chocolat, brioches et petits cadeaux pour les enfants ; la queue est longue….Un petit tour chez le Toyota du coin pour la fumée, un bidon d’huile, nos attestations, et nous sommes en route pour Cusco !





Il neige au col à 4300, il y en a même un peu sur la route… y aura-t-il de la neige à Noël ? Non, à Cusco (3400), il fait doux et la fête bat son plein dés 18 heures. Danielle nous négocie un superbe hôtel et, après quelques galères pour garer nos compagnes en lieu sûr, nous nous répandons dans le luxe avec volupté.


Dans le patio, nous préparons une jolie table avec petit sapin, napperons dorés et bougies. Dany sort le foie gras qu’elle a confectionné pour l’événement et qui a traversé l’Atlantique dans sa voiture avec le pain d’épice et les figues confites, et bien sûr le champagne comme chez nous mais dans les verres à dents !



En ville, c’est la fête, il est 22heures 30 et pas une messe à l’horizon, du moins dans les quelques grandes églises autour de la place, nous qui pensions être chez de fervents catholiques on se retrouve dans une fiesta ; la plaza des Armas est totalement colonisée par des petites boutiques de toiles, d’étals de marchands, de vendeurs ambulants, massés sous les arcades sur leurs baluchons rebondis avec femmes et enfants, les Indiens Quechuas sont descendus de leurs montagnes pour vendre la mousse de la crèche, des herbes et leurs travaux d’artisanat. On trouve des étals d’encens, des marchands de « santons » côtoyant ceux des brochettes et surtout de pétards, ça pète de partout ! Les pères Noël se dandinent, les sapins clignotent, on remarque surtout celui qui est décoré de boules « Coca Cola » (Vous devez savoir quand même qu’au Pérou, l’Inca Cola, une boisson jaune fluo au gout de Malabar, est plus bu que le Coca )



25 décembre. Dans la plus belle église de la Plazza de Armas déjà toute dégagée des réminiscences de la nuit, il y une messe avec trois pelés et un tondu, mais à l’église de la Merced c’est bondé jusqu’au fond de chaque travée. Le prêtre est un Indien aux cheveux longs et on se presse pour l’office avec dans les bras des enfants Jésus que l’on vient faire bénir pour les crèches.
A la sortie, la place est occupée par des danseurs "Incas"déambulant au rythme des chants nazillards.













Cusco, c’est magnifique mais nous n’avons pas le temps de vous en parler car nous envoyons ce blog « ahora mismo !