mardi 15 décembre 2009

BOLIVIE-SUD LIPEZ

Photos promises du Salar Grande Argentin.










BOLIVIE


La QUIACA, ville frontière avec la Bolivie, en plein désert Altiplano au milieu de nulle part ; Nous nous présentons à la frontière ce dimanche 6 décembre vers 13 heures, mais aujourd’hui on ne passe pas, ce sont les élections présidentielles et la Bolivie est fermée, aucun train, aucun bus ni taxi, plus rien ne bouge jusqu’à demain !

On en profite pour envoyer le dernier blog(6) en squattant le « 5 étoiles » de la ville et partons bivouaquer dans la pampa en attendant demain.

Nous passons effectivement en Bolivie dans la matinée de lundi. Il s’agit de notre première frontière avec nos véhicules depuis Buenos Aires et nous n’avons pas de mauvaise surprise, tout est en règle. Nous déjeunons à VILLAZON pour 2 euros chacun…





Ici , les Indiennes Aymara (les Cholas) portent, perché sur leur tête, une espèce de petit chapeau melon « haut de forme » qui tient en équilibre malgré un vent permanent. Leur jupes, posées sur plusieurs couches de jupons, leur dessinent des hanches larges et elles portent sur leur dos un sac de tissage rayé et coloré dans lequel elles transportent de tout et souvent un bébé. C’est ce qui frappe le plus en arrivant dans ce pays ; ces femmes en costume traditionnel.



Très mauvaise piste pour atteindre TUPIZA à 95 kms, où nous nous renseignons sur les itinéraires possibles pour explorer cette région du Sud Lipez. On fait le plein des voitures et des réservoirs supplémentaires (il nous faut une autonomie de 1000 kms), courses au marché où l’on vend des fœtus de lama, il paraît que ça porte bonheur si on les intègre dans les fondations des maisons…Petite auberge tout à fait confortable où l’on dormira pour 4 euros par personne (40 Bolivars).





Mardi matin, nous prenons donc la piste cap à l’ouest qui devrait nous mener jusqu’à l’extrême sud ouest de la Bolivie, à LAGUNA VERDE, pour tout un périple d’au moins 800 Km et une remontée le long de la frontière Chilienne jusqu’au Salar d’UYUNI. Nous comptons 4 à 5 jours de pistes hors du monde et à l’aide de cartes succinctes. Très beaux défilés rocheux dés le départ, reliefs tabulaires aux flancs déchiquetés en cheminées de fée, festival de couleurs ocres rouges vertes…







On monte à 4800 mètres d’altitude, redescendons à 4000, remontons et redescendons encore sur des pentes escarpées où les voitures s’essoufflent (nous aussi dés que nous nous mettons à faire le moindre effort). De massifs volcaniques en plateaux, nous franchissons des montagnes. Dans les vastes vallées paissent des lamas aux oreilles décorées de petits bouts de laine chatoyants et des vigognes sauvages, plus fines et plus gracieuses. Quelques viscaches se précipitent sous les rochers à notre approche. Des autruches suivies de leurs oisillons s’échappent sur leurs grosses jambes musclées, dandinant leur tutu de plumes. Grosse journée, très belle, sur une piste difficile et bivouac magnifique mais très venté. Quelques maux de montagne pour Isa et champagne pour les autres, tout de même, à ces altitudes, ça se fête !








Un peu de glace ce matin du 9 décembre. Il nous faudra encore 5 heures de tape-cul pour rejoindre l’entrée de la réserve où se trouve Laguna Verde. Piste exécrable, inversement proportionnelle à la beauté des paysages…c’est grand, vaste, immense ! Les volcans pointent autour de 6000 mètres un peu partout, quelques salars apparaissent au fond des dépressions, les paysages sont très variés et aucune monotonie ne nous lasse… Par contre on préfèrerait des pistes plus lisses, surtout pour les suspensions du Miitsu rebaptisé « Frigécrème »par des esprits chagrins venus d’ailleurs ! La fin de journée est magnifique le long de deux lacs blancs où pêchent les flamands roses (noirs et rose fushias). Nous trouvons enfin un peu de sable confortable pour nos roues et l’arrivée sur les « sources chaudes » à la fin du jour est somptueuse ! Nous trouvons un refuge pour cuisiner à l’abri du vent violent, puis nous nous couchons à côté de la petite piscine d’eau chaude(35°) en rêvant à notre bain matinal.






10 décembre 5 heures 50, premier 4x4 de touristes…il en débarquera 18 en une demie- heure ! Manifestement nous avons rejoint le circuit des « tours operators ». Les Vassault partent en solo prendre leur petit déjeuner à LAGUNA VERDE, les autres restent malgré tout pour leur bain chaud.



Lagune Verde est un lac vert, comme son nom l’indique, frangé de blanc,( mais il va passer au cours de la matinée par toutes les nuances et nous le quitterons vert turquoise comme à Tahiti, les Vahinés en moins), situé au pied du volcan LICANCABUR (5916m) à la frontière du Chili. Nous nous retrouvons aux sources d’eau chaude « aguas callientes » en fin de matinée pour un bain divin entre nous.





Reprise de la piste tous ensemble vers LAGUNA COLORADA. Nous n’avons jamais rien vu d’aussi extraordinaire et, sans doute d’aussi beau ! Un lac rouge, mais aussi selon les courants, vert et bleu, entouré de blanc brillant où des milliers de flamands pêchent tranquillement, la tête sous l’eau, la filtrant pour en récupérer le plancton. C’est ici que nous décidons de rentrer directement à UYUNI, car le Mitsu montre de dangereux signes de faiblesse. Seulement, à vol d’oiseau, nous en sommes encore à 214 km !









Nous nous attendions à une piste internationale, mais nous attaquons une fois encore un itinéraire plus que chaotique, il fait rapidement nuit et nous posons nos véhicules en bordure du chemin, inquiets : cette piste est-elle la bonne ? Froid de gueux, -6° dans les tentes qu’allons nous faire encore dans cette galère !!









Un camion passera pendant la nuit, puis deux toy…nous sommes sauvés !

Au fil des kilomètres, la piste s’arrange et nous rallierons UYUNI en fin d’après midi sans encombre.

Samedi 12 décembre. Matinée mécanique pour Frigé, après-midi Salar tassés dans les deux Toys. Une mer de sel où flottent à l’horizon des îles en suspension, nous naviguons, solitaires au milieu de cette immensité, en toute liberté, véritable cabotage de criques en îles hérissées de cactus géants ; Surréaliste !!!









Uyuni , c’est aussi une ligne de chemin de fer au milieu de nulle part et son célèbre cimetière de trains.





Et puis, ces merveilleux nuages inondés de soleil , posés sur le sel rosissant de cette fin de journée…amis de la poésie, bonsoir.