vendredi 4 février 2011

dimanche 28 février 2010

DERNIERE LIGNE DROITE

Voici quelques spécimens des gigantesques araucarias pétrifiés dont nous vous avions parlé au dernier blog, avouez que c’est quand même impressionnant !




Vers 1860, pour échapper à l’oppression culturelle et religieuse des Anglais, des Gallois se sont installés dans cette région de Patagonie, dans la vallée du Rio CHUBUT où ils se mirent à cultiver et à élever des moutons. A GAIMAN prés de TRELEW nous dégustons une « cup of tea » avec des scones et des petits gâteaux dans un charmant cottage de briques, une « casa de té ».

Un peu plus loin, à RAWSON, nous avons rendez-vous en mer avec les dauphins au ventre blanc, très joueurs et qui pullulent à l’embouchure du Rio. Nous y passons deux heures à scruter les flots, on les voit jaillir par couple en une parfaite chorégraphie sous l’étrave du zodiac on pourrait même les toucher



La presqu’île de VALDEZ n’est pas en soi d’une beauté à couper le souffle, c’est un bout de pampa au milieu de la mer, mais elle a le mérite d’abriter une riche faune marine. En son centre des dépressions sous forme de lagunes descendent 40 mètres sous le niveau de la mer, l’une d’elle est d’un rose magnifique.


 Tout le long de la côte des colonies de lions et d’éléphants de mer et de pingouins sont installées au pied des falaises de terre ou sur des plateformes rocheuses. Il y a beaucoup de petits lionceaux qui se chamaillent et de jeunes mâles qui convoitent les harems des plus anciens, ceux qui ont une véritable crinière. Les petits bêlent comme des agneaux et les adultes rugissent comme des… et pendant que les mères se prélassent avec leurs petits, les mâles se provoquent et se « courent » après. Comme les pingouins, les lions de mer sont plus faits pour nager (ils passent 80% de leur vie dans l’eau) que pour se déplacer sur terre, patauds et lourdauds, certains sont énormes et trainent leur masse de graisse sur leurs petites nageoires disproportionnées. On passe beaucoup de temps à observer leur comportement, ils sont vautrés les uns sur les autres en tribus, donnant des coups de tête ou de nageoires agacées à leurs voisins.





La particularité principale de VALDEZ est d’abriter les amours des baleines Australes qui viennent se reproduire chaque année dans ses golfs abrités entre septembre et décembre…et non, nous ne les apercevrons pas, dommage... Non plus l’orque, qui va jusqu’à s’échouer sur les plages pour dévorer les pingouins et les lions de mer qui s’y baignent.



Lundi matin 22 février, dernière semaine avant notre retour, direction BUENOS AIRES.

C’est « chiant » la pampa ! Depuis RIO GALLEGOS c’est le même paysage : droit, plat, désertique et venteux, quelques peupliers tous les 100km pour signaler les estancias. Pas un endroit pratique pour faire un « bucolique pique nique » (je paierai les droits d’auteur). Au moins, jusqu’à hier on rencontrait des nandous, des guanacos, des tatous, des pumas et des lions. Aujourd’hui, on apprend que nous devrions déjà être à B.A pour faire la paperasserie de réexpédition de nos voitures…nous en sommes encore à 1500 km ; alors, on roule comme des brutes et notre petit séjour prévu à la plage est en train de nous passer sous le nez. On écoute pour la ixième fois les musiques emportées (à propos Mireille Mathieu et Bernard Thomas, ça n’était pas indispensable). Heureusement, un coup de fil à Juan Carlos, notre transitaire de B.A. nous rallonge un peu la sauce : rendez-vous jeudi à 13 heures, on ralentit donc la cadence. On pique vers l’océan à MONTE HERMOSO ; des kms de plage désertes ratissées par les vents et les rouleaux d’écume (un dernier bivouac, bien qu’abrité derrière les dunes sera bien agité toute la nuit) et des stations balnéaires de plus en plus nombreuses et moches au fur et à mesure que l’on se rapproche de la CAPITALE FEDERALE. Le pompon sera MAR DEL PLATA, si vous devez passer des vacances à la mer, à éviter absolument (ou à conseiller fortement à vos ennemis). 700.000 habitants, et quand il fait beau, la moitié sur 500 mètres de plage…un point positif : les très beaux et très doués surfeurs.

Par contre une visite à BALCARCE sur les traces de FANGIO, fut beaucoup plus intéressante.

Et puis c’est le retour, la pampa sèche a laissé place à la pampa humide et chaque kilomètre avalé nous vaut un peu plus d’arbres et de lacs.



Jeudi midi nous arrivons à B.A. Nous y retrouvons ses manifs sur l’avenue 9 de Julio, ses « sitting » sur la plaza de Mayo, ses arbres magnifiques encore en fleurs, Juan Carlos et Oscar qui nous ont fait tant attendre il y a 4 mois, et, la boucle est bouclée !

Finalement en quelques heures nos voitures sont sous douane et nous n’avons plus qu’à attendre 4 jours à B.A. nos avions de retour. On écume les derniers musées, on lèche les vitrines de fin d’été, on déguste un ultime «assado» dans une estancia.

Nous laissons derrière nous des murs Incas emportés par les flots au Pérou, un volcan en éruption en Patagonie et, nous l’apprenions hier tout comme vous, les ravages d’un tremblement de terre au sud du Chili. On a finalement eu de la chance, nous sommes passés au travers de toutes ces catastrophes.

Tout comme Ulysse a fait un beau voyage, nous sommes heureux de « retourner plein d’usage et raison « (ça sera à vous d’en juger) « vivre entre vous tous le reste de notre âge » (ou du moins jusqu’à l’été).

Hasta Luego

Fin du feuilleton. Eteignez vos ordis,...... il n’y a plus rien à voir !


samedi 20 février 2010

EL FIN DEL MONDO




_Nous voilà donc embarqués tous les quatre sur un luxueux navire de croisière, avec quelques dizaines d’autres de tous horizons (14 nationalités), à travers les ultimes fjords et ilots du continent sud Américain. Nous laissons les BONVIN à PUNTA ARENAS, sur la rive occidentale du détroit de MAGELLAN (Atlas Bordas page 32) face à la grande île de la TERRA DEL FUEGO. Demain, ils prendront le ferry pour PORVENIR pour venir jusqu’à USHUAYA par la route, encore quelques centaines de kilomètres vers le sud est.


Dés le lendemain matin, mercredi 10 février, nous mouillons dans la petite baie de AINSWORTH. Un premier débarquement à terre nous permet d’explorer la forêt vierge Patagonienne ; des mousses, des lichens et les rouges siemprevivas recouvrent le sol spongieux et nous pénétrons dans les hêtraies de lengas, coigües et nires où, seuls les castors, introduits au siècle dernier pour leur peau, font aujourd’hui des ravages. Dans ces endroits complètement retirés du monde, vivaient jusqu’au début du XXème siècle, les Indiens Yamanas, dans des pirogues d’écorce et à moitié nus. Ils étaient pêcheurs et chasseurs de baleines, s’enduisaient de graisse de phoque pour plonger dans les eaux glacées et allumaient de grand feux pour communiquer entre eux en cas de danger ou d’évènement important (d’où le nom de TERRE DE FEU), jusqu’à leur extermination par les fusils des chasseurs de phoques et des éleveurs de moutons, lorsque l’alcool et les maladies infectieuses ne les avaient pas décimés avant… « La race la plus misérable du monde » disait DARWIN en 1834. La « peste blanche », était le terme employé par les indigènes pour nommer les colons et missionnaires.


Nous faisons également le tour de l’ilot TUCKERS où des colonies de cormorans et de pingouins de Magellan ont élu domicile sur des tapis de guano. Dans le sud de la Patagonie, l’été Austral ressemble plus à un hiver Irlandais ; ciel bas, crachin et vent, à chaque descente du bateau, nous devons nous harnacher de parka, bonnet et gilet de sauvetage, mais les retours à bord au chaud autour d’apéros sympathiques et dans des cabines confortables avec douches chaudes, n’est pas désagréable. Nous apprécions ce changement de standing. La navigation se fait au calme entre les rives boisées où les passages sont parfois bien étroits.


Pour approcher le glacier PIA qui serpente de la cordillère de DARWIN jusqu’à la mer en creusant un profond fjord, le zodiac se fraie un chemin parmi le pack en labourant quelques growlers qui se coincent sous la coque de caoutchouc. Nous grimpons un moment le long de la moraine et assistons une nouvelle fois à la chute fracassante des séracs dans l’eau qui y perd toute sa salinité. La partie occidentale du canal de BEAGLE est une véritable allée de glaciers, du fleuve gelé qui vient mourir dans la mer aux séracs suspendus au dessus de spectaculaires cascades, il y en a à tous les coins de fjords et le spectacle est impressionnant.



Nous voici donc ancrés au pied de l’île HORN à 6 heures ce vendredi matin. Latitude sud : 55°59’ que certains marins nomment les « cinquantièmes hurlants ». Au sud, le passage DRAKE (page 33 sur le Bordas) et ses quelques 1200 km, qui nous séparent encore du continent Antarctique. Mais, cette fois ci, nous n’irons pas plus loin! Le vent a la bonne idée de faiblir un peu pour nous laisser débarquer sur le cap mythique, nous y bénéficierons même d’un rayon de soleil. Un monument aux cap-horniers, un phare, ses gardiens, une chapelle, du vent, des albatros et ce matin quelque 80 touristes oranges à la queue leu leu semblables à des pingouins (une race qui n’est pas en voie de disparition) et qui jacassent, nuisant à l’émotion qui devrait émaner de cette solitude de bout du monde. On essaie quand même d’imaginer ce que la vue de cette île a pu, et peut encore, représenter pour les marins de toutes les époques.





Sur le chemin qui nous ramène vers les canaux Patagoniens, nous débarquons pour une dernière escale dans la baie de WULLAIA où, en grimpant dans la forêt, nous rencontrons un barrage de castors et ses constructeurs à la queue plate, véritable chantier d’arbres abattus, certains d’un diamètre de 80 cm .





Samedi matin nous retrouvons les Bonvin à Ushuaia, ravis de leur balade solitaire en TERRA DEL FUEGO et de la belle escapade qu’ils ont fait la veille sur le canal de BEAGLE. Nous apprenons que l’appareil photo de Guy est tombé en panne hier, le même jour que celui de Jean-Michel, déjà très capricieux depuis quelque temps. L’hécatombe est quasi-totale : nous étions partis avec 4 appareils et deux caméras à nous six, entre les pannes et le vol, il ne reste plus que la caméra de J-MI qui par chance est dotée d’un capteur photo numérique, pour le reste on bricole avec nos téléphones portables dont nous apprenons à découvrir toutes les possibilités, zoom, flash, retardateur...finalement la mécanique n’a rien à envier à l’électronique, et elle au moins ne nous a pas laissés totalement en plan (du moins jusqu’à aujourd’hui) !



Blog Bonvin : Punta Arenas – mardi 19 H, nous nous séparons.

Ils sont partis courir la mer, affronter les tempêtes terribles du Pacifique, peut-être s’échouer sur un rocher célèbre tout là-bas au bout du monde (en fait c’est une croisière de luxe, bien tranquille, chutttttt !)

Pour nous, juste 3 heures de traversée entre Punta Arenas et Porvenir, nous avons choisi la piste qui longe un moment la Bahia Inutil – ça ne s’invente pas ! Les eaux des lagunes sont couleur émeraude et sur la crête des vagues flottent des bouquets d’algues mauves – plutôt magique !



Pas de dangers ? Qui l’a dit ?

Côté terre, nous avons été menacés par des tanks qui pointaient sur nous leurs canons accusateurs. (Ils étaient rouillés et sûrement abandonnés – mais cela il ne faut pas le dire…) nous avions emprunté la « route de l’or » !




Bientôt nous quitterons les prairies verdoyantes posées ici et là au sommet des falaises, pour retrouver à l’infini la pampa monotone. Bien sur, il y a les estancias. Une tous les 100 kms – mas o meno – et là, la question se pose : mais que font-ils le dimanche ? Pas de ciné, pas de RV à 20 h à la route des Pâtes (pour les lyonnais), rien à l’horizon, nous aurons la réponse plus tard. Encore quelques kilomètres, c’est la frontière, facile à retenir entre San Sebastian et San Sebastian, ne vous y trompez pas, l’un est en Argentine, l’autre au Chili.

Route N3, nous avons traversé d’Est en Ouest (pour Jean-Louis) et cette fois, c’est l’Atlantique, aussi plat que la pampa, seulement balayés par le vent. D’où vient-il ? Je ne sais plus, il est sournois, il tourne, rien ne l’arrête. Nous non plus du reste. Nous avons largement dépassé Rio Grande, une ville coquette incroyablement moderne. Il est tard, pas d’illusions, dans cette platitude sans limites, il n’y aura pas de bivouac abrité. Mais, qu’est-ce donc ? Une estancia bien sur ! José Menendez , nous y serons gentiment accueillis par les régisseurs. Et Jean-Baptiste Vidal, un jeune français tout surpris de voir un véhicule immatriculé 74, vient nous saluer. Il est guide pêche. Il pratique son métier partout dans le monde et cette estancia est spécialisée dans l’accueil de pêcheurs à la mouche, venus de tous pays, hébergés dans un lodge qui n’a rien de rustique ! Que fait-on le dimanche ? Après la pêche, « asado » et musique.



C’est reparti vers le sud avec un détour jusqu’à Cabo San Pablo, arrivés sur la baie, pas un village, pas un hameau, seulement une « hosteria » abandonnée, ce n’est pas elle que nous sommes venus chercher, mais l’épave du « Desdemonia » qui rouille tranquillement à quelques mètres du rivage, entourée par des nuées d’oiseaux, c’est un spectacle irréel.



Il faut revenir sur ses pas, faire quelques rencontres attendrissantes, une renarde et ses renardeaux pas le temps de prendre la photo, ils déguerpissent, une maman guanaco et son petit, plus curieux qu’apeurés se réfugient derrière un arbre.



Nous parcourons les derniers kilomètres qui nous séparent du but ultime. La route N3 serpente au milieu de belles forêts, les lichens (barbas de abuelos) n’ont pas encore transformé les arbres en squelettes chevelus qui donnent aux grands bois des allures fantasmagoriques. Nous longeons un moment le beau lac Fagnano, mais qui a vu Torres del Paine ne peut plus avoir le même enthousiasme.

L’impatience grandit, c’est un paysage de montagne qui s’offre à nous, soudain, voici celle que l’on attendait tant : Ushuaia, symbole de l’aventure extrême, la ville la plus australe du monde, surnommée par les argentins « El Fin del Mundo ». Pas tout à fait exact, puisque Puerto Williams, la chilienne est encore plus au sud – mais moins médiatique ! Ushuaia n’en finit pas de faire rêver, mythique par excellence. La baie est magnifique, entourée de montagnes enneigées, dans le port d’élégants voiliers côtoient les bateaux de croisières en partance pour l’Antarctique. Nous nous contenterons de naviguer une journée sur le canal de Beagle, la chance est avec nous, il fait beau et chaud jusqu’au soir, ce qui étonne bien les autochtones ! C’est tout au début de l’excursion que notre appareil photo rendra l’âme – sûrement par solidarité. Dommage pour le phare des éclaireurs, l’île des cormorans, les lions de mer affalés sur les rochers et surtout pour les bébés pingouins qui attendaient si sagement leurs parents, partis en mer, chercher leur pitance. Tous faces à l’océan, les « bras » ballants, sans un cri, ils étaient vraiment trop mignons. La première partie du parcours s’est terminée par la visite de la plus ancienne estancia de Terre de Feu, construit e en 1886 par le Thomas Bridge, fervent défenseur des Yamanas, indigènes férocement persécutés. Elle appartient toujours aux descendants qui l’ont fondée.

Retour au port, c’est vendredi et demain ils reviennent…… !

4 jours plus tard et 600 kms plus loin, ce sont des retrouvailles joyeuses. Nous sommes tous en pleine forme et très satisfaits de nos parcours respectifs.

Il fait un froid de loup et nous auront le privilège de marcher au dessus de la ville jusqu’au glacier MARTIAL dans une tempête de neige. En PATAGONIE on dit que l’on peut voir toute les saisons en une seule journée, c’est vrai, seulement l’hiver dure 21 heures et il ne reste pas grand-chose pour les trois autres…on exagère ; hier nous avons eu 2 heures d’été !



USHUAIA n’a plus rien à voir avec les quelques bicoques en taule, éparses le long de la côte, que nous avait laissé imaginer Nicolas Hulot il ya 20 ans lorsqu’il débuta son émission. C’est une ville de 60.000 habitants aux rues goudronnées avec un nombre de feux et un niveau de circulation très honorables. Les maisons sont pimpantes et colorées et les touristes y pullulent ainsi que les boutiques qui leur sont entièrement destinées. La petite baie bien abritée qui lui sert de port de plaisance (si l’on peut appeler ça comme ça) est aux trois quart squattée par des bateaux français…sans doute quelques misanthropes un peu masochistes…



Nous quittons à nouveau nos amis Bonvin à l’aéroport pour rallier PUNTA ARENAS où nos voitures sales et poussiéreuses (hé oui, on oublie le luxe !) nous attendent sagement dans le garage du jovial Ricardo …seul petit problème : le prix du gardiennage a été multiplié par 10 pendant notre absence, le tout avec sourires et embrassades, nous avons là un nouvel exemple du mercantilisme chronique des Chiliens … On retrouve notre petit bivouac dans les « lengas », beaucoup plus froid que la semaine dernière, il fait un degré au levé et c’est l’été au bord de la mer ( dans MAGELLAN il y a « GEL », cela aurait du nous mettre la puce à l’oreille !)

Nous commençons notre remonté vers le nord, espérons que l’évolution de la température sera inversement proportionnelle à celle de la latitude…



Après le passage d’une dernière frontière entre le Chili et l’Argentine, nous improvisons un mini détour à LAGUNA AZUL, petit lac au fond d’un cratère entouré de champs de lave.


Puis, c’est la pampa, ses nandous et ses guanacos qui broutent dangereusement au bord de la route et ses estancias, vastes comme des pays et entièrement clôturées, histoire de nous compliquer le travail pour trouver un bivouac.

Prés de RIO GALLEGOS nous rejoignons l’Atlantique au cap LOYOLA. Nous posons nos voitures au dessus de la plage (attention, 14 mètres de marnage) à proximité d’une baleinière échouée. Le temps est magnifique, le vent faible et la mer belle. Nous suivons le vol des cormorans dans le soleil couchant et fêtons le nouvel océan avec un ultime… pisco sour.



Courses au Carrefour (hé oui ça pousse même ici) de RIO GALLEGOS, internet ,et SMS aux Bonvin pour les informer de notre projet de dormir auprès du rocher de « LEON »où sont domiciliés quelques dizaines de milliers de pingouins et des lions de mer.
Sur la piste qui chemine vers la côte nous sommes alertés par la fuite d’un groupe de guanacos inquiets et hennissants. A l’affut derrière des touffes de mata negra, nous surprenons un magnifique puma gris pâle, qui, sans se presser en félines enjambées, contournera tranquillement nos voitures…le Puma existe donc, nous l’avons rencontré ! Nous en entendions parler depuis le début de ce voyage et l’on n’y croyait plus ! Belle rencontre, d’autant plus excitante que la chose est assez rare d’après les autochtones.



 Après un bon coup de vent pendant la nuit qui secoue bien nos tentes (mais nous avons été vaccinés dés le début de notre périple et plus rien ne nous fait peur), nous avons la bonne surprise en nous levant de trouver le toyota des Bonvin sagement garé à 100 mètres de nous, arrivés à 1 heure du matin tout doucement sans faire de bruit. A pied, tous les 6, nous rejoignons la colonie de pingouins de Magellan. La plage est envahie de ces petits manchots noirs et blancs jusque dans la pampa où ils nichent dans des cavités semblables à des terriers. On peut les approcher à les toucher, ils se dandinent assez bêtement, mais leur façon de tourner la tête en nous regardant est assez touchante.





 Le temps se gâte et nous rejoignons nos compagnes de voyage pour leur faire avaler encore quelques centaines de km rigoureusement plats et sous la pluie. Les buissons de « mata negra », verts aux jolies fleurs blanches au printemps, prennent à la fin de l’été une sinistre couleur noire qui transforme la steppe en une espèce de champ de lave...sous des cordes, balayé par les bourrasques, avec un ciel si bas, ce plat pays est lugubre ! De la «ruta 3 » nous bifurquons vers l’ouest pour un détour vers une forêt d’araucarias…pétrifiés. Il y a 150 millions d’années, les arbres, abattus par une tempête ou tremblement de terre, furent ensevelis sous les cendres d’une éruption volcanique, l’eau a fait ensuite son travail d’infiltration, déposant à l’intérieur de l’arbre différents minéraux le transformant ainsi en pierre, authentique moulage de ce qu’il était autrefois où même les anneaux de croissance sont parfaitement lisibles. Des troncs de plus de 30 mètres de long et certains jusqu’à 3 de diamètre, sont disséminés sur des hectares. On en rapporterait bien quelques branches, mais on nous a prévenus, c’est rigoureusement interdit…chacun soupçonne l’autre d’en avoir caché un morceau dans sa culotte ! ( PHOTOS AU PROCHAIN BLOG.......)

La pampa toujours la pampa ! On descend sur la côte pour trouver un campement et on fait bien ; au bord de l’océan bien calme au fond d’une baie on ne peut plus sauvage, le ciel s’est dégagé pour laisser place à la lumineuse voie lactée presqu’aussi brillante que sur l’Altiplano. Il fait doux et c’est notre premier petit déjeuner en T-shirt depuis longtemps. Nous nous trouvons sur le 45ème parallèle et chaque jour est un peu moins long, mais les chaussettes se font moins indispensables et on commence à raccourcir les pantalons. Ca fait du bien. On envisagerait presque de se baigner mais une brise nous en dissuade…

Demain, Dimanche 21 Février, nous avons notre dernier rendez-vous important du voyage : la presqu’île de VALDEZ et son étonnante faune marine…