vendredi 1 janvier 2010

FIN D'ANNEE AU PEROU

CUSCO bis. Les conquistadores ont pillé l’or des villes Incas, fait table rase de leur culture, mais n’ont pas réussi à abattre leurs gigantesques murs, ils ont construit leurs villes sur les fondations des Incas mais lors du premier tremblement de terre ce sont les édifices espagnols qui se sont effondrés. Partout à CUSCO les vestiges Incas soutiennent les maisons coloniales et y sont même imbriqués. Sur le temple du soleil s’est installé quelques années après la conquête le couvent Saint Domingo et il est très curieux de voir ces énormes murailles aux portes en trapèze encadrant le cloître aux délicates colonnes. Il faut dire que l’époque Espagnole a légué de somptueuses églises et des bâtiments à arcades rappelant exactement ceux d’ Andalousie.







25 Décembre au soir, débauche de «mojitos» sur la plaza de Armas…nous attendrons demain pour goûter l’apéritif péruvien, le »piscosour ».


L’agence LAMAR nous organise un périple sur mesure dans la vallée des Incas et au MACHU PICHU. Nous embarquons, dans la voiture des Vassault, Yuliza, une sympathique guide péruvienne maîtrisant parfaitement le français. A CHICHERO, nous avons adoré l’église aux plafonds peints et surtout l’interprétation que les Incas faisaient de leur nouvelle religion : d’un réalisme absolu (limite gore), les christs sont couverts de sang, les vierges en pleurs avec des larmes qui coulent et les jésus circoncis.

Nous nous baladons dans les très anciennes salines en terrasses de MARAS, accrochées à la montagne au dessus de la vallée sacrée de l’Urubamba, et à MORAY, nous descendons dans un immense et profond amphithéâtre, centre de recherche pour l’agriculture du XIV siècle : l’INRA Inca. En cette saison les rouges sombres de la terre alternent avec les verts tendres des cultures et on dirait que les collines, avec leurs petits champs bien serrés et alignés, sont écossaises.











Ce soir nous dormons à OLLANTAYTAMBO, village Inca jusqu’au bout des ongles, murs d’enceinte géants aux portes à double linteaux (signe de noblesse) et réseau de canalisations sophistiqué. Ah ils étaient forts ces Incas, dommage qu’ils n’aient pas inventé la poudre qui leur aurait permis de renvoyer chez eux les Espagnols avec leurs chevaux et leurs armures !







27 décembre : ascension du MACHU PICHU. Scoop péruvien : Tatie Danielle se lève à 4H45 ! Deuxième scoop : elle s’était couchée à 19H45 (et sans mojito) ; Hé oui on vous l’a changée !

Pleuvra-t-il ? OUI mais... Le train luxueux (on y a pris goût) descend le long de l’impétueuse rivière URUBAMBA pour s’enfoncer dans une jungle exubérante. Les hommes, accrochés d’une main au pare buffle du train et tenant dans l’autre une machette essaient de dégager la voie des lianes enchevêtrées dans les rails , petit à petit, la loco se fraie un chemin à travers cette nature hostile mais d’une beauté sauvage comme l’eau de toilette de Bijou…on déraille, mais vous vouliez de l’Indiana Jones, vous l’avez !


On débarque à AGUA CALIENTES : entrelacs de toits de tôles et de constructions anarchiques nichés dans une gorge au pied de parois verticales. C’est de là qu’une noria de bus emporte les touristes 500 mètres plus haut à l’entrée du site de MACHU PICHU (Montagne ancienne). Pas de déception en découvrant ce lieu mythique. Perché sur un replat sur la crête d’une montagne, la ville s’étend sur une dizaine d’hectares dominant des centaines de terrasses que les fils du soleil, ou plutôt leurs esclaves, cultivaient intensivement. Le spectacle est bien là, impressionnant et inspirant le respect. Un commentaire passionnant sur la découverte par BINGHAM de cette cité perdue sous la végétation en 1911, nous replonge dans nos fantasmes d’aventuriers… ( c’était pas vrai pour le train !)








Guy et les Vassault grimpent au WAYNA PICHU, une espèce de pain de sucre qui domine la citadelle et où se trouve l’ancienne tour de guet. La descente se fait sous une bonne pluie et on aura beau passer par le temple du soleil, celui-ci boudera jusqu’en fin de soirée.


28 décembre : Yuliza nous guide toute la journée dans les vestiges Incas. Des blocs de plusieurs tonnes (jusqu’à 120) ont été transportés sur des kilomètres de distance par les hommes de l’époque, taillés au millimètre prés, hissés en haut des montagnes et superposés les uns par-dessus les autres de façon parfaitement jointive. Comment se fait-ce ? C’est le grand mystère… L’agencement des temples en fonction des solstices et en général le savoir avancé que les Incas avaient de l’astronomie reste également mystérieux pour un peuple qui ne semblait connaître aucune écriture…




Ruines de Pisac





Village de PISSAC

Forteresse de SACSAHUAMAN

Le 29, après un dernier tour dans la ville, nous quittons CUSCO en direction d’AREQUIPA. Il faudra encore passer quelques montagnes et Altiplanos jusqu’à 4800, le temps n’est toujours pas de la fête et la piste éprouvante, particulièrement pour les occupants du Mitsu. De l’impatience, un peu d’agacement et un bivouac tardif entre deux bleds et en vue de la piste nous vaudra quelques règlements de compte…non il ne faut pas croire que notre vie n’est qu’un long fleuve tranquille ! Heureusement, la nuit fut calme et sans soucis et c’est sous un grand ciel bleu que nous roulons par monts et par vaux, à travers les troupeaux d’alpagas pour aborder dans l’après midi le magnifique canyon de COLCA ; 3000 mètres de profondeur mais surtout des cultures en terrasses pré-colombiennes toujours cultivées par les Quechuas.











Village de CHIVAY

L’alpaga ressemble à un grand mouton emmanché d’un long cou, avec une petite tête joufflue et toute laineuse qui vous regarde avec curiosité. Le lama lui est souvent plus grand, coloré brun, noir ou taché et il a l’air un peu plus « chameau ». Quant à la vigogne, que l’on rencontre très peu au Pérou, elle a l’aspect sauvage et léger de la biche.

LAMAS

ALPAGA en robe de soirée

ALPAGAS

En fin de journée, les condors nous survolent majestueusement, planant d’une rive à l’autre du canyon. Nous bivouaquons sur place dans un petit endroit bien tranquille et agrémentons les pommes de terre péruviennes à la graisse de canard, reste de nos agapes de Noël, un délice…

31 décembre. Décente sur AREQUIPA : 2400m de dénivelé négatif sur 100 kms, et ce sans frein pour Jean Mi uniquement moteur et frein à main, on remplacera les plaquettes en arrivant à un prix qui ferait rêver les moins pingres des automobilistes français.



Nous nous installons à « La Casa de Tintin » avant d’aller traîner dans les rues et sur les magnifiques places d’AREQUIPA « la Blanca » sur son 31.










Apéro au champagne (hé oui, il en reste encore) et « piscosour » avant de déguster une trilogie de carne, bœuf, alpaga et autruche sur un gratin de quinoa.



A nouveau les pétards et les feux d’artifice sur la plaza de Armas, mais l’ambiance est moins dépaysante qu’à Cusco et on aurait presque l’impression d’être chez nous.




Voilà, nous sommes en 2010, quelques heures après vous et, peut être, avec quelques degrés de plus.


                                                                         FELIZ ANO NUEVO A TODOS