mardi 12 janvier 2010

DU PEROU AU NORD CHILI

Nous en étions au premier jour de l’année 2010.


AREQUIPA est dominée par le volcan MISTI qui pointe son cratère à 5800 mètres d’altitude. Il a produit une lave blanche, le Sillar qui a servit à construire la ville. Il fait bon à Arequipa, un temps de début d’été. Nous visitons le couvent Santa Catalina, une véritable ville dans la ville, avec ses rues fleuries, ses patios colorés et ses maisons agréables où les religieuses menaient une vie somme toute confortable. Nous rendons également visite à « Juanita », princesse des glaces qui a été retrouvée il ya une quinzaine d’années sous la calotte du Nevada Ampato à plus de 5400…Hé oui, les Incas sacrifiaient des enfants de la plus haute noblesse pour calmer la colère des volcans. La momie de Juanita est conservée dans un congélateur vitré après avoir passé 500 ans sous la glace.

Pont EIFFEL à ArequipaE




L’après midi du premier janvier, les Vassault vont rendre visite à la famille de Graziella qui vit à Aix en Provence et qui a donné quelques cours d’espagnol à Isabelle avant de partir. Véritable expédition au quartier « Corazon de Jesus » pour remettre l’enveloppe et les photos confiées. Accueil chaleureux et émouvant.

Lorsque l’on quitte Arequipa, on descend encore 2000 mètres dans un chaos de rochers totalement aride et inhospitalier, pour se retrouver au... Sahara ; montagnes ocres et dunes de sable ou plutôt de terre. Cependant, on a la surprise de découvrir au détour de vallées, de véritables coulées vertes entièrement irriguées et intensivement cultivées.



Les Péruviens ont très tôt pris l’habitude d’écrire sur les montagnes…à l’époque précolombienne, ils dessinaient déjà de gigantesques motifs dont on n’a toujours pas élucidé la signification, aujourd’hui, ils se servent des montagnes, autrefois sacrées, comme panneaux publicitaires ou comme support de campagne électorale ; on rassemble des centaines de mètres carrés de cailloux pour former les lettres ou les dessins. De même, comme partout dans les pays que nous avons traversés, les tags sont à la mode et défigurent quelque fois monuments, murets de campagne et même jusqu’aux rochers dans les rivières.


Bivouac dans des montagnes aux couleurs de dunes dorées, au fond d’un défilé chaotique.

Le 3 janvier, on descend encore jusqu’à la frontière Chilienne, au bord du Pacifique. Les délégués du Ministère de l’agriculture nous attendent pour traquer les fruits que nous pourrions transporter. A la douane les voitures sont passées au crible, toutes nos affaires sont sorties sur le pavé…c’est un peu « chiliant » ! Puis l’Océan se pointe au loin, à nous les belles plages désertes pour camper au chaud et se baigner! Profonde erreur, des flots de vacanciers ont colonisé criques, plages et rochers, tout est bourré de tentes et de transistors qui émettent leurs décibels. En plus le temps est médiocre et loin des températures tropicales que l’on espérait. Un petit tour dans la ville d’ARICA pour voir l’église de monsieur Eiffel. On se prend la fiente de cormorans en passant sous les palmiers et on remonte dare dare gratter le ciel des Andes sans avoir même goûter l’eau.

ENCORE LUI !!!


Dans une coulée verte entre deux versants totalement arides nous avons la chance de tomber sur un village écolo Hindouiste, Ashram accueillant ou l’on fait une petite place à nos gros 4X4 polluants. Délicieux repas végétarien servi par la maîtresse des lieux en sari. Surréaliste !


Une longue montée austère et aride jusqu’à PUTRE. Puis, nous arrivons dans l’après-midi dans la réserve naturelle des volcans encapuchonnés de neige mais hélas aussi, un peu emmitouflés dans les brumes. Lacs, lagunes, salars peuplés de flamants roses, nandous et vigognes, nous voilà revenus à nos plus beaux paysages de Bolivie. Bivouac altiplanant au bord du salar SURIRE embrasé par un couché de soleil inattendu.



Le spectacle au levé du jour, après une nuit pluvieuse, est paradisiaque ; vigognes et flamants roses se partagent les étendues salées sur fond de volcans lumineux et enneigés. Nous contournons le lac pour aller prendre un bain chaud dans les sources fumantes de la rive d’en face, un grand moment de bien être avant de continuer notre balade au pays des cratères et des paysages sans limites. Notre retour vers l’océan se traduit par une traversée du désert (au sens propre) et un campement au creux d’une dune à quelques kilomètres de la mer.









Mercredi 6 Janvier : IQUIQUE ville coloniale dont certaines rues aux maisons de bois à colonnades, ressemblent à celles du Far West. On découvre Iquique en plongeant dans l’océan par une descente vertigineuse au flanc d’une montagne désolée. La ville s’adosse à une gigantesque dune qui, demain, sera le terrain de jeux des concurrents du DAKAR. Les VABO décident de patienter dans le coin jusqu’à demain pour profiter du spectacle et les LAMAR ont une grosse envie de buller dans un hôtel confortable dans l’oasis de PICA.





Rendez-vous est pris : Samedi midi à San Pedro de Atacama.

Les VABO installent leur bivouac sur une plage un peu crade, à 15 kms d’Iquique, entre deux campements chiliens et à deux pas de l’endroit ou les bolides dévaleront les dunes demain…

Grand bain océanique pour Isa ce 7 janvier, vivifiant et tonique, Humbolt ayant encore frappé ! Il remonte de l’Antarctique pour rafraichir toute la côte Américaine, et même à ces latitudes (20° sud) l’eau ne dépasse pas les 18.

Côté Océan, c’est très pacifique ; les lourds pélicans planent au dessus des flots en bandes organisées, les cormorans blaguassent bruyamment, agglutinés sur les rochers qu’ils repeignent de blanc sous leurs fientes, les espèces de vautours à tête rouge patientent auprès des barques de pêcheurs et l’écume des gros rouleaux lèchent tranquillement le sable.

Côté terre, 800 mètres au dessus, ça commence à s’animer avec l’arrivée des bolides…Nous nous plaçons au pied de l’impressionnant toboggan qui termine l’étape du jour, une vraie dégringolade sur fond d’océan ! On ne s’ennuie pas : motos, voitures et surtout camions dévalent à des allures plus ou moins contrôlées et plutôt vertigineuses. Le spectacle est exceptionnel et bien sympa, malgré le soleil qui cogne fort.





Nous reprendrons la route de la côte en fin d’après-midi, magnifique itinéraire coincé entre mer et montagnes lunaires, chaleureusement éclairé par un soleil couchant. A couper le souffle ! Et le deuxième plus beau bivouac du voyage sur une petite plage de sable blanc derrière des rochers en compagnie des oiseaux, si nombreux sur cette côte. Température idéale, pas de vent, pas d’insecte piquant, pas de bruit si ce n’est celui des vagues et du chant des phoques (ou des sirènes).



Nous sommes convenus pour rejoindre SAN PEDRO DE ATACAMA et les Lamar, de passer par le champ de geysers EL TATIO contre la frontière Bolivienne tout prés de laguna Verde où nous sommes passés il y a plus d’un mois (cf blog 7). Nous recroisons le Dakar dans le désert d’ATACAMA, dans un lieu d’une extrême platitude sans charme et hérissée de lignes à haute tension.

Parcours encore très « grand » pour arriver aux geysers. Un bain divinement frais dans un lac tout rond et tout bleu en plein désert, une jolie petite église de cactus à visiter… Par contre, à El Tatio, point de jaillissement grandiose dans l’air limpide, ni de solfatare diabolique comme en Islande, à peine quelques fumées…on est très déçus. En plus nous sommes accueillis par le « tiroir caisse », une fortune pour visiter le site, nous ferons donc l’impasse.



L’altitude ayant une grosse influence sur la qualité de notre sommeil, nous décidons de redescendre dormir sous des climats plus raisonnables. Nous arrivons finalement à San Pedro à la tombée de la nuit et trouvons un camping pour nous laver et nettoyer nos affaires ; hélas pas d’eau, heureusement la nuit y est douce et tranquille.




On retrouve les Lamar écœurés par l’arnaque touristique qu’est devenu San Pedro. Tout est hors de prix, et pour la première fois depuis le début du voyage on a affaire à une exploitation à grande échelle. C’est dommage, le bled est mignon avec une jolie petite église en bois de cactus et toit d’adobe. Les vallées de la Lune et de la mort occuperont notre après-midi et la journée se termine par une bonne douche chaude, la première depuis 8 jours, et un bivouac au bord d’une oasis tranquille...c’était sans compter sur la fièvre du samedi soir Chilienne qui ressemble comme une sœur à celle d’Argentine ! Et pourtant ni ville, ni camping alentour.



Le salar d’ATACAMA n’a rien à voir avec celui d’UYUNI ; il n’est pas blanc étincelant mais ressemble plutôt à une immense plage avec ses couleurs un peu sales. Sa particularité est la présence sur sa surface de petits lacs curieux; nous nous baignons dans le plus salé d’entre eux…et ça flotte tellement qu’il n’est pas possible de nager, les pieds sortent de l’eau !



On prend encore un peu d’altitude pour découvrir les superbes lacs de cratère de Miscanti et Miniques dont les eaux limpides s’étendent au bas des pentes rousses des Puntas Negras (pratiquement sur la frontière Argentine, le Chili est un pays tellement étroit). Nous passerons une nuit glaciale à proximité pour y observer les oiseaux au petit matin.






Aujourd’hui, cap sur l’océan, il fait très beau et chaud ( 31° à 2500 mètres) et nous avons envie d’une petite détente au bord de l’eau en espérant que la côte soit belle et déserte avec coquillages et crustacés…Mais d’abord il nous faut traverser salar et désert d’Atacama, les deux plutôt terreux et franchement pas très riants et troués de mines en tout genre (cuivre, nitrate etc) un vrai gruyère.


On fera le détour par ANTOFAGA car Guy vient de casser l’axe se son amortisseur (pour une fois, c’est à lui qu’il arrive quelque chose !).


Le bord de mer est décidément très sale mais nous trouvons un petit coin pour poser nos voitures face à la mer et un petit bistrot pour manger du poisson que l’on espère comestible, car ici l’écume des vagues est un peu jaune… on fera mieux après la réparation de l’amortisseur qui est en cours…




Merci à tous pour vos interventions sympas sur le blog (ou en dehors) et désolés pour votre rude hiver, mais il nous semble bien que votre été a duré jusqu’au 15 décembre, alors…